A Retromobile...
Le hasard à fait que je vous ai présenté il y a quelques jours un modèle identique à Ingolstadt, petite rediffusion pour ceux qui sont passés à travers.
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Audi "UR" Quattro.""
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Fort pouvoir d’adhésion."
Commercialisé entre 1970 et 1976, le très sexy Coupé S d'Audi restera un modèle marginal et de niche dans une gamme principalement constituée de berlines 3 volumes. Après son arrêt, il manque une auto attirante, les cabriolets sont passés de mode mais les coupés se vendent toujours bien. Volkswagen veux que sa marque Audi soit tournée vers l'innovation, si sa gamme est sérieuse, elle est en revanche très "plan plan". On souhaite mettre en avant Audi en compétition, et particulièrement les rallyes. Pour y être efficace, la solution d'une transmission intégrale est la piste prioritaire. Si un tel système est lourd, il permet une adhérence inégalée dans les courbes qui font prendre une avance considérable face aux rivales à deux roues motrices qui sont la grande majorité du plateau.
A partir de là, on fait travailler une équipe pour mettre au point le système afin de le rendre le plus efficient possible et aussi le plus fiable. en 1977 une berline 80 est équipée du système mais reste un prototype d'essai, elle utilise la transmission de la VW Iltis. On teste des modèles dans le désert et on finalise en secret mais aux yeux du public le projet avec une VW Iltis engagée au Paris/Dakar 1980. Les tout-terrain de VW remportent un sacre, ils finissent premier, second, quatrième et neuvième!
A Ingolstadt la transmission est achevée et s'habille d'une caisse de coupé basé sur une Audi 80. Le dessin est chamboulé, la ligne élégante possède un profil fastback qui la rends très attrayante. La voiture est dévoilée au salon de Genève 1980 et contrairement à ce que l'on imagine, elle est commercialisée avant le Coupé GT. Mais en réalité, le Coupé GT est en cours d'achèvement et Audi puise dans les modèles en cours d'assemblage les caisses qui serviront de base à celle qui se nomme maintenant la "UR" Quattro, "UR" signifiant "Originale".
Son dessin est une franche réussite, on y voit quelques traits de la berline 80 mais bien peu. Ce qui est le plus distinctif est la calandre mince tout en largeur, sa grille centrale est noire et ornée des quatre anneaux, deux paires de phares carrés sont logés dans des supports chromés comme els modèles Américains. Le boucler synthétique est lui spécifique et peint couleur caisse. Avec son spoiler et ses entrées d'air, il rabaisse visuellement lavant du coupé. Le capot lisse est accolé à des ailes fortement élargies qui lui donne une belle masse musculaire.
Vue de côté on aperçoit un bas de caisse spécifique et des ailes arrières aussi largement gonflées, elles laissent passer des jantes Ronal de 15 pouces à multiples branches. En option pouvait avoir de superbes roues à 5 branches signées "Fuchs". On trouve au bas des portes de gros stickers représentant les quatre anneaux sous forme de dégradé de l'ancienne alliance Auto Union. La chute de la lunette arrière est une belle réussite, le dessin typé fastback signe le style du coupé Audi des années 80. La vitre arrière de grande dimension porte un autocollant "Quattro" et l'épais montant arrière incliné offre à sa base une grille d'évacuation d'air. Le porte à faux est sans doute un peu long mais il ne nuit pas au dessin harmonieux du coupé Allemand.
La poupe est sans doute la partie la plus originale. La lunette très inclinée s'offre une essuie-glace et un imposant becquet en plastique noir est disposé à sa base. Il repose sur le couvercle de coffre car oui, la Quattro ne dispose pas de hayon comme on peut le laisser imagine, on voit même les charnières apparentes. Pour accentuer sa personnalité, le haut du couvercle est peint en noir mat, comme le becquet. Deux petits feux verticaux sont disposés de part et d'autre du coffre, ils sont reliés visuellement par une plaque de plastique noir qui supporte la plaque et un bandeau réfléchissant rouge dans lequel est inscrit "Quattro". Le gros pare-choc arrière épouse parfaitement les bas des ailes arrières et est peint ton caisse, il laisse sortir à gauche une double sortie d'échappement.
En pénétrant à bord on trouve l'univers d'une GT, c'est un coupé luxueux qui se dévoile avec ses beaux sièges baquets en épais velours, matériaux qui recouvre généreusement les garnitures de portes et les belles places arrières. L'équipement est riche et hérite du tableau de bord de la berline 80. Ce dernier très géométrique n'est pas des plus seyant mais il a le mérite d'être ergonomique et fabriqué avec de solides matériaux. Au centre du volant à 4 branches est porté la mention "Turbo", voilà qui laisse augurer un ramage aussi attirant que son plumage.
Le moteur est le 5 cylindres maison, celui apparu sur la 100 "5E", un ensemble 2144 Cc dopé par un turbo et sortant 200 chevaux. Avec 222 Km/h en vitesse maxi et 7.1 secondes au 0 à 100, la Quattro affiche de sacrés performances et ne manque pas de souffle.
Pour exploiter au mieux les performances, elle reprends le train avant de l'Audi 200, celui de l'arrière est le même mais inversé! La transmission à quatre roues est issue de la VW Iltis mais les ingrédients sont pus raffinés comme on peut s'en douter, les deux voitures ayant des performances sans aucune mesure. On joue avec les différentiels depuis la console centrale via un panneau de commande et des boutons.
Le coupé Quattro est très vite médiatisé, la presse le trouve à juste titre fabuleux et les amoureux d'automobiles semblent découvrir Audi avec cette voiture qui fait rêver. Belle, performante, elle est aussi extrêmement coûteuse. Audi la fabrique entièrement à la main, il faut une semaine pour assemble chaque modèle. On à sélectionné un panel des 100 meilleurs ouvriers pour contribuer à sa fabrication, chaque modèle est ensuite testé sur une piste de l'usine, du véritable artisanat. Car au départ, Audi ne comptait en vendre que 400 où 500 exemplaires...mais la demande sera beaucoup plu forte qu'imaginé!
A Ingolstadt on y réponds et on continue de la produire, en 1983 elle est retouché, l'avant reçoit de nouveaux blocs optiques qui sont désormais unis sous un seul verre rectangulaire. Cette face avant est légèrement inclinée dès 1984 amis la voiture se voit monter l'ABS de série et elle s'offre un tableau de bord à affichage numérique, oui, même Audi y a succombé, comme sur la Renault 11 où la Fiat Tipo. On y trouve même une voix de synthèse. Rigolez pas, la Corvette et d'autres modèles de prestige y ont eu droit aussi. Pour la transmission, c'est une tirette pneumatique qui gère le système sur la console.
En 1988 la mécanique est revue, un nouveau 5 cylindres de 2226 Cc lui succède mais sort toujours 200 chevaux. La voiture se montre plus agréable à conduire et plus fiable grâce à un nouveau turbo au refroidissement amélioré. Les performances progressent, ainsi le 0 à 100 est fait en 6.7 secondes. Autre changement le différentiel "Torsen", moins encombrant, il module la répartition de la motricité. A bord l'ère du digital est toujours d'actualité, on passe du vert à l'orange, la voix disparaît par contre. Quand aux badges, ils sont plus discrets et chromés.
Dernier dépoussiérage en 1990 où on lui monte une culasse multisoupapes, le coupé affiche désormais 220 chevaux. Elle reçoit des soupapes au sodium et une injection électronique Bosch. Ah oui, un catalyseur est aussi installé. Maintenant le 0 à 100 est fait en 5.9 secondes, la vitesse est de 230 Km/h. Pour la différencier, il ne reste sur la malle que les quatre anneaux et plus aucune mention du modèle.
En 1991 elle achève d'être fabriquée et Audi en aura vendu 11.452 modèles, là encore c'était complètement inespéré au départ! Ce modèle exposé était équipé de ses rares jantes "Fuchs" optionnelles.